Semaine 17 : apprendre à faire du roller

Lorsqu'on a emménagé ensemble, l'homme a retrouvé une paire de rollers bien trop petite pour lui mais étrangement à ma taille. Au lieu de les jeter, nous avons donc décidé de les ranger au fond d'un placard. Je ne savais pas vraiment si j'allais en faire quelque chose étant donné que je n'avais jusque là emprunté que 2 ou 3 fois ceux de ma mère pour tourner autour de la terrasse lorsque j'avais une dizaine d'années.

Et autant être honnête, je ne pense pas qu'il soit possible d'apprendre à faire du roller en une semaine. Je ne sais même pas s'il est possible de dire un jour "tiens c'est bon, j'ai appris à faire du roller". Mais en tout cas, je me suis dit qu'après une semaine d'entraînement, il devait être dans mes cordes d'arriver à faire un tour de patins. Je me suis donc donnée un challenge pour cette semaine 17 : arriver à faire le tour du parc de la tête d'or en rollers.

Deux soirées passées sur le bord de la Darse m'ont permis de prendre confiance et gagner en équilibre sur un sol parfaitement lisse. Heureusement, l'homme avait aussi en sa possession des protections pour les genoux, les coudes et les mains. Sur tous les sites de débutants que j'ai pu visiter, il est conseillé avant toute chose d'apprendre à tomber et de réaliser ainsi la fiabilité des protections. Plus facile à dire qu'à faire lorsqu'on est maladroite comme moi, qu'on a la fâcheuse tendance de tomber tout le temps et que l'on cherche donc avant tout à éviter les chutes. Les protections ne m'ont donc pas été utiles, si ce n'est pour me mettre en confiance.

Ma troisième sortie roller a donc été celle au parc de la tête d'or. J'ai appréhendé pendant tout le trajet en transport en commun, partagée entre les rires nerveux, et les silences tout aussi nerveux. J'avais peur de tomber et de me faire mal ou même juste de me ridiculiser devant toutes ces personnes se prélassant au soleil (quand ce genre de chose arrive, c'est bien sûr pile devant des gens que tu connais en plus). J'avais peur de la foule et du fait que je ne savais pas forcément freiner. Et puis j'avais peur de l'effort qu'allait me nécessiter le tour complet du parc.

J'ai eu un minime espoir lorsqu'en descendant du métro, nous nous sommes rendus compte que le ciel s'était assombri, l'air était devenu lourd et l'orage menaçait de craquer d'une seconde à l'autre. Nous avions ainsi l'impression d'aller à contre courant de tous ces Lyonnais quittant le parc pour se mettre à l'abris. Malheureusement, l'homme a été sourd à mes arguments pourtant justifiés (la pluie c'est nul) et le parc était encore bondé lorsque nous y sommes arrivés.

Ma nervosité a finalement laissé place à de l'excitation et j'ai fièrement patiné... sur 100 mètres. Puis je me suis retrouvée sur un revêtement bien moins lisse et mes rollers se sont arrêtés net. Chaque glissade me demandait un effort qui me semblait surhumain et je me suis retrouvée en nage au bout de 5 minutes. Avec les encouragements de l'homme, j'ai réussi à atteindre la prochaine section de goudron bien plat, mais comme le nom que j'ai utilisé l'indique, il ne s'agissait que d'une partie éphémère d'un parcours alternant différents sols dont un seul propice au roller ! J'ai pourtant vécu l'humiliation suprême de me faire doubler par une fillette de 12 ans et j'ai alors compris que la difficulté devait aussi venir du type de patins que j'avais aux pieds (des rollers agressifs pour le street). 

J'ai donc été très déçue de ne pas pouvoir ressentir le sentiment de glisse auquel je m'attendais et nous sommes partis sur les quais, en espérant que le revêtement serait plus approprié, ce qui n'a malheureusement pas été le cas. J'ai donc utilisé mes dernières forces pour atteindre une péniche et commander une bière afin d'oublier que je n'avais pas réussi à atteindre mon objectif.

    Apprendre à faire du roller :

     Projet effectué  débuté : oui
     Temps du projet : environ 7 heures (en comptant la bière)
     Satisfaction : 3/5

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